Avertissement
Cet article est une réécriture de l’ancien article sur les licences, les commentaires ci-dessous (jusqu’au 21 juin 2008) s’adressent davantage à l’ancienne version ;-)
Licence ? Poétique ?
Tout d’abord, pour vous qui ne lisez pas attentivement le texte qui précède l’installation de la majeure partie des logiciels, cliquant lâchement sur « j’accepte le contrat de licence[1][2] », un petit rappel : qu’est-ce que la licence ?
C’est tout simplement l’ensemble des droits (z’et devoirs garanties) de l’utilisateur du logiciel. Car, en droit français par exemple, le logiciel est considéré comme œuvre de l’esprit et à ce titre protégé par les lois et règles régissant les droits d’auteur. Ainsi, en l’absence de licence, personne ne peut réutiliser le code de votre plugin ailleurs.
Bon d’accord, mais je mets quoi pour mon super plugin ?
Du GNU, ça a bon goût !
Le plus simple, la solution « feignasse » consiste à mettre GNU GPL[3] v2, puisque c’est la licence sous laquelle est distribuée Dotclear. C’est d’ailleurs celle qui sera désormais affectée à votre œuvre si vous omettez de remplir la case[4]. Selon les termes de cette licence, tout le monde peut reprendre le code, le modifier et le redistribuer à condition de le faire selon la même licence. Cette dernière disposition a valu à la licence de se faire qualifier de « virale », parce qu’elle « contamine ce qu’elle touche »[5].
Selon ces termes, à vrai dire, un plugin pour Dotclear devrait prendre la même licence, en ce qu’une extension pour une application GPL reposant sur une API GPL n’en est pas techniquement distincte et donc « hérite » de la licence aussi[6]. C’est en tout cas l’interprétation de GNU, qui spécifie que les plugins doivent posséder une licence GPL-compatible[7], a minima. L’Open Source Initiative[8], à l’inverse, considère le plugin comme « œuvre indépendante », et donc, sa licence comme devant être au libre choix de l’utilisateur. Et puis, bien sûr, il y a les cas vraiment marrants, où le plugin interface Dotclear avec un élément déjà existant par ailleurs et donc se doit de respecter les licences existantes. Pour donner un exemple que je crois représentatif — et surtout que je connais bien ^^ — le plugin Neolao est ainsi en GPL pour le code « propre au plugin », CC-BY-SA pour le lecteur flash et LGPL[9] en ce qui concerne l’icone du plugin !
Je me sens super avancé, là !
Heureusement, pour les béotiens que nous sommes, Creative Commons, initialement spécialisé dans le partage de créations artistiques (cf. l’article sur les licences pour vos thèmes), a repris les trois principales licences libres pour vous permettre d’en comprendre le contenu et la portée :
- La GPL ou la LGPL, donc, exigent qu’une copie de la licence soit fournie avec le logiciel, ainsi que ses sources (pour du php, notez, difficile de faire autrement :-) ), et que les versions modifiées du logiciel ne puisse être redistribuées que sous la même licence. La différence de LGPL est qu’elle peut s’interfacer avec du non-libre
- la licence BSD, (MIT ou Apache fonctionnent de façon similaire) ne sont pas soumises à cette dernière contrainte : le code libre peut être « récupéré » dans un logiciel propriétaire.
On pourrait en parler encore longtemps, mais d’autres font ça bien mieux que moi. Je vous encourage vivement à compléter votre « culture » des licences logicielles chez Veni, Vidi, Libri, par exemple (projet issu de Framasoft pour promouvoir les licences logicielles libres).
À vous de me dire, dans les commentaires, ce que j’ai oublié ;-)
Notes
[1] n’essayez pas de nier je vous ai vu
[2] et d’ailleurs je fais pareil
[3] pour GNU General Public License
[4] contrairement au « domaine public », précédemment
[5] l’idée de départ est d’empêcher qu’un code « libre » soit capté par un logiciel propriétaire, et a pour effet d’encourager la réciprocité : j’ai reçu un code partageable, je partage mes améliorations aux mêmes conditions
[6] virale, on vous l’avait dit
[7] c’est-à-dire sans restrictions supérieures à celles de la GPL
[8] Non, nous ne rentrerons pas dans la distinction libre/open source
[9] Lesser General Public License, toujours de chez GNU
Commentaires
par julien
Vu que cet article se trouve sur plugins.da, la mention en fin de texte
ne me semble pas appropriée. ;-)Si je ne me trompe pas, les licences CC ont surtout été pensées pour protéger des œuvres artistiques (textes, images, vidéos, ...) et se trouvent mal adaptées aux spécificités d'un logiciel (elles sont donc bien adaptées à un thème, moins bien à un plugin). [1] Il vaudrait donc mieux ici parler des licences spécifiques à du code (GPL, Apache, MIT, BSD, Artistic, ...) [2]
[1] Malheureusement, je n'arrive pas à retrouver le texte où j'ai pu lire cela...
[2] Oui, je sais : je n'ai qu'à l'écrire. Mais malgré de multiples efforts, je n'arrive toujours pas à comprendre la différence entre ces licences.
par Lomalarch
Voilà des remarques hautement pertinentes. Je vais corriger la mention « thème » vite fait. Pour le reste, j’alerte nos juristes ;-)
par julien
J'ai retrouvé la référence expliquant que les licences Creative Commons ne sont pas adaptées pour protéger du logiciel : le point 1.18 de la FAQ de Creative Commons.
par Lomalarch
Merci pour la référence. Toutefois, comme il y est précisé, il y a des licences logicielles « embedded » avec Creative Commons.
Nous sommes en train de tirer au clair quel peut être le statut d’un licence de plugin pour Dotclear, puis nous éditerons l’article de façon plus définitive. Merci en tout cas de ta participation au débat :-)
par Mben
Bonjour,
C'est déjà une belle initiative que de s'intéresser à l'aspect des licences.
Quelques commentaires pourraient néanmoins être apportés, notamment sur les choix des licences, mais j'essaierai plutôt d'être constructif en travaillant sur un billet qui soit dans l'optique plug-in (bien sûr si ça vous intéresse :))
Deux remarques pour le plaisir :
- la (GNU) GPL oblige bien à citer à l'auteur (c'est d'ailleurs une disposition d'ordre public : même si elle disait l'inverse, nous serions obligés d'attribuer la paternité de l'oeuvre à son auteur) ;
- une des raisons pour lesquelles les CC ne sont pas adaptées aux logiciels, c'est qu'elles n'ont pas du tout été conçues dans cette optique : il n'y a par exemple pas de notion de code source (le binaire d'un logiciel pourrait très bien être redistribué sous CC — avec des libertés alors toutes relatives...).
Quelques informations sur notre wiki : http://wiki.venividilibri.org
Bonne continuation pour la suite ! J'essaierai de repasser (mais surtout, n'hésitez pas à revenir vers moi si l'idée de travailler sur un billet ensemble vous intéresse !).
Au plaisir !
Ben
par Pandark
En réaction aux problèmes liés à l'utilisation de licences se basant sur des lois américaines (à ce que j'ai compris), une licence proche de la GNU GPL mais adaptée à la loi française a vu le jour : http://www.cecill.info/
En fait, il existe plusieurs licences. Plus d'infos : http://www.cecill.info/licences.fr....
par Lomalarch
Voilà qui est fort intéressant, et qui me rappelle opportunément qu’il serait temps de se repencher sur la rédaction de cet article « refondé » sur les licences :-)
À suivre, donc.
par lupiote
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